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Symposiums

« Enseigner et pratiquer le français au XXIe siècle »
 
Le comité scientifique du Ve congrès de la Commission du monde arabe (C.M.A) de la Fédération internationale des professeurs de français (F.I.P.F), formé des présidents des associations du monde arabe qu’il regroupe et du comité local tunisien créé par l’Association tunisienne pour la pédagogie du français (A.T.P.F.), présidée par le Professeur Samir Marzouki, tout en tenant compte des besoins et attentes des associations de sa région, a tenu à ouvrir au maximum son congrès régional à l’ensemble des comités régionaux et aux associations du monde entier dont les membres n’ont pas pu se rendre en Tunisie en raison de la pandémie qui a obligé les organisateurs du XVe congrès mondial prévu en présentiel à Yasmine Hammamet-Nabeul en Tunisie, à convertir ce congrès en congrès totalement virtuel.
C’est pourquoi le thème choisi par ce comité scientifique ainsi que les axes de ce thème regroupés en cinq symposiums offrent à tous les enseignants de français du monde la possibilité de participer activement à la réflexion scientifique, pédagogique et didactique qui sera au cœur de ce congrès régional.
Le thème général de ce congrès, « Enseigner et pratiquer le français au XXIe siècle », repose sur un constat et se veut un appel.
Le constat est celui de l’évolution de la pratique et de l’enseignement-apprentissage de la langue française dans le monde, sous l’influence de l’innovation technologique et numérique qui a métamorphosé le paysage, des progrès de la recherche didactique qui a apporté de nouveaux concepts, de nouvelles analyses et de nouveaux outils ainsi que des impératifs économiques de rentabilité de l’éducation mais aussi en raison d’impondérables comme la pandémie mondiale. Quant à l’appel, il se résume à l’urgence de se saisir en commun de toutes ces nouvelles données pour en tirer le meilleur au profit de l’enseignement-apprentissage de la langue que nous avons en partage comme de ses soubassements culturels. Le congrès cherchera à répondre à ce devoir en s’offrant comme un forum de partage autour de cinq axes qui déclinent le thème général et qui sont pris en charge par cinq symposiums, afin d’offrir à tous les enseignants, chercheurs, experts, didacticiens du français, quelle que soit leur sphère d’action et quel que ce soit le niveau et le contexte d’enseignement qui est le leur, d’apporter leur propre point de vue et leur expérience personnelle comme pierres à l’édifice commun que sera ce congrès.

Symposium 1 : L’enseignement du français à l’ère du numérique, évolution et pratiques innovantes
Le numérique, à notre époque, n’est plus un gadget suscitant l’admiration ni un ornement permettant d’enrichir un exposé ou une leçon et encore moins un intermède, une virgule pour aérer une démonstration ou un discours. Il est entré dans notre vie quotidienne et a envahi en particulier les classes de langue, les outils d’enseignement et se substitue même, à l’occasion, à la salle de classe ou à l’enseignant. Certes, cette exposition quasi universelle au numérique est relative et dépend de l’état de l’infrastructure technique existant dans chaque contexte d’enseignement mais, peu ou prou, tôt ou tard, la question de l’usage du numérique se pose à tout enseignant et même à tout apprenant sans penser aux parents d’élèves ou étudiants et aux autorités éducatives, particulièrement depuis la pandémie du COVID et ce qu’elle a entraîné dans les pratiques de l’enseignement, en particulier en imposant partiellement ou entièrement un enseignement à distance. Par ailleurs, les apprenants d’aujourd’hui ont presque tous, peu ou prou, une culture numérique qui impose de réfléchir à son utilisation la plus adéquate au service de l’apprentissage.
Ce symposium examinera, à titre d’exemples, les questions suivantes : le numérique peut-il remplacer l’enseignement présentiel ? Quelle part réserver au numérique ? Disposer d’un équipement sophistiqué est-il nécessaire pour utiliser le numérique dans l’enseignement ? Le numérique implique-t-il une pédagogie spécifique ? Le recours au numérique comporte-t-il des risques et si ces risques existent, comment procéder pour les éviter ? Les apports et les risques du numérique feront l’objet de propositions de communications, de comptes-rendus d’expériences ou d’ateliers ou encore de présentations de ressources disponibles. Un état des lieux permettra d’exposer les progrès les plus récents et le perfectionnement apporté aux outils numériques. On s’intéressera également aux bonnes pratiques d’exploitation ou de confection de ressources numériques, aux astuces permettant d’en tirer profit et à leur intégration dans le paysage éducatif ou à leur utilisation pour favoriser une pédagogie différenciée ou une implication plus importante de l’apprenant dans le processus d’apprentissage.
De même, il serait intéressant d’aborder la question de la formation ou du recyclage des enseignants qui doivent posséder un minimum de capacités dans l’usage des outils et ressources numériques en tant que supports ou outils d’accès ou dispositifs interactifs. Des exemples concrets d’utilisation de plateformes éducatives, de tablettes ou ordinateurs, de sites Internet, de tableaux interactifs et de tout autre auxiliaire numérique sont attendus. Un portrait-type de l’enseignant de français du XXIe siècle, tenant compte de compétences dans la connaissance et l’usage des outils, ressources et dispositifs numériques, pourrait être tracé à cet effet.
Une dimension plus macrostructurelle pourrait aussi être abordée, celle de l’équipement des établissements et de leur mise à niveau dont le corollaire est le rôle de l’Etat, des collectivités ou de la coopération bilatérale et multilatérale dans la mise à niveau numérique.
Enfin, une attention particulière devrait être accordée à l’évolution des outils et des pratiques pédagogiques du numérique ainsi qu’au partage des informations et des recherches les plus récentes dans ce champ didactique.

Symposium 2 : L’enseignement-apprentissage de la langue française (FLM, FLS, FLE) : diversité, difficultés, solutions
L’enseignement-apprentissage du français est pratiqué sur les cinq continents, dans des situations très diverses et à des niveaux très différents. L’environnement linguistique de cette langue et son interaction avec les langues qu’elle côtoie sont déterminants dans les modes de son enseignement. Mais la réflexion didactique subsume ces divers modes et peut s’appliquer à chacun d’eux. C’est pourquoi ce symposium ambitionne de s’intéresser à la didactique du français enseigné en tant que langue, qu’il s’agisse de langue maternelle, de langue seconde ou de langue étrangère.  Il s’intéressera donc aux divers statuts que connaît le français dans les programmes, les manuels et autres supports et les méthodes d’enseignement. Il tentera un état des lieux de l’enseignement de cette langue, partout dans le monde et surtout dans le monde arabe. Il en fera l’histoire et en indiquera les évolutions, s’arrêtant aux réformes qui ont eu un impact important, négatif ou positif. Il en précisera les évolutions, les difficultés et les solutions trouvées pour pallier ces difficultés. En tenant compte de la différence des contextes et des statuts de la langue française dans l’enseignement, il essayera d’archiver quelques bonnes pratiques ou diagnostiquera les aléas d’autres expériences. Il essayera de donner une idée des évolutions de la didactique du français dans les contextes de FLM, de FLS ou de FLE, en s’intéressant à toutes les activités de classe, du primaire au supérieur, en passant par le collège, et le lycée. Il réfléchira aux modèles et aux démarches didactiques des différents contextes d’enseignement et à leur mise en œuvre concrète. Un accent particulier sera mis sur l’innovation didactique et pédagogique, les comptes rendus d’expériences efficaces et les suggestions utiles à d’autres enseignants du même contexte ou susceptibles d’être transposées dans d’autres contextes et de servir ailleurs pour un apprentissage efficient et agréable. Plusieurs questions pourraient être abordées dans le cadre de ce symposium : les méthodes traditionnelles doivent-elles être abandonnées ou bien l’innovation est-elle compatible avec ces méthodes et peut-elle s’inscrire dans la continuité par rapport à elles ? Comment adapter et contextualiser une méthode, un support, un programme ? Quel rôle assigner au CECRL, à l’approche par compétences, à l’approche par situations, à la classe inversée, à l’analyse des pratiques enseignantes … et comment les utiliser de la façon la plus utile ? Comment tenir compte des innovations pédagogiques et didactiques sans sacrifier les apprentissages fondamentaux ? Comment prendre en compte les acquis de la langue première pour développer une didactique convergente du français langue seconde ou étrangère ? Comment didactiser des documents authentiques et les utiliser en classe ? Comment favoriser l’autonomisation de l’apprenant et son accès à l’autoapprentissage ? Quel profit peut-on tirer des jeux en classe ? Quel rôle peuvent jouer les associations de la FIPF dans le domaine de la didactique du français ? Quel dialogue peut-on établir entre les didactiques du FLM et les didactiques du FLS ou du FLE, compte tenu, en particulier, du fait que les structures de l’enseignement de FLM expatriées sont souvent en face de classes hétérogènes où il y des apprenants dont le français n’est pas la langue maternelle ?
Le symposium devra également s’intéresser à la formation des enseignants de FLM, de FLS et de FLE, formation initiale, formation continue et formation tout au long de la vie, au profil recherché des enseignants en fonction des contextes et des besoins, aux compétences générales que doit posséder un enseignant de français comme aux compétences particulières dont il doit disposer selon le niveau d’enseignement dans lequel il exerce. Des communications ou des tables rondes tenteront un état des lieux de la formation des enseignants de français dans les pays et les régions de même que des analyses critiques de cet état des lieux (les structures de formation, le personnel enseignant, la prise en compte des compétences professionnelles, les stages, les parts respectives de la formation pédagogique et de la formation dans la spécialité, le développement personnel de l’enseignant).
Des questions comme la détermination des besoins en formation des enseignants en exercice et des modalités de cette formation, la certification, l’autoformation, la polyvalence ou la spécialisation des enseignants dans les premiers niveaux de l’enseignement seront également abordées ainsi que les nouveaux besoins de formation créés par l’évolution de la technologie, du métier d’enseignant ou des sociétés (formation aux compétences de vie, formation à la prise en compte du handicap, formation aux nouveaux outils, gestion des grands ou des petits  groupes, gestion des classes hétérogènes). Seront en outre abordés, dans le cadre de ce symposium, des questions comme la professionnalisation des enseignants, l’accompagnement des enseignants débutants et le rôle que peuvent jouer les associations de la FIPF dans ce cadre, le travail collaboratif entre enseignants de l’établissement, de la même spécialité ou de spécialités différentes ou entre enseignants et autres intervenants dans la formation des apprenants (psychologues, orienteurs, personnel administratif…), ou en réseau avec des enseignants d’autres établissements, l’évaluation des enseignants et la prise en compte de leurs performances dans la promotion, etc.

Symposium 3 - L’enseignement des littératures et des cultures francophones, la création et la créativité des francophones
La langue française incarne une culture française et des cultures francophones qui s’expriment en français dans divers domaines de l’art et de la vie. L’enseignement de la langue français, quel qu’en soit le statut, le niveau et le contexte, implique, peu ou prou, l’enseignement explicite ou implicite de la culture française et, de plus en plus, depuis quelques années, des cultures francophones qui font la richesse de la Francophonie.
Ce symposium s’intéressera à l’expression littéraire francophone de tous les pays de la Francophonie ainsi qu’aux problématiques spécifiques aux littératures francophones de ces pays très divers que sont les questions de l’influence des langues natales ou maternelles des écrivains et des lecteurs, de la norme littéraire de référence , acceptée ou contestée, voire moquée ou parodiée, du choix ou du rejet de l’exotisme littéraire, de l’expression de l’identité ou de sa perte par l’emploi d’une langue non maternelle, etc. On s’interrogera aussi sur les nouvelles approches de l’enseignement de la littérature française et des littératures francophones et la légitimité de celles-ci dans le cadre de l’enseignement du français. Le symposium s’ouvrira également aux communications qui traiteront de la littérature comparée, qu’il s’agisse d’identification des influences littéraires réciproques des différentes aires linguistiques et culturelles ou d’études plus ponctuelles portant sur des œuvres précises.
Sur un plan plus didactique, ce symposium abordera les questions liées à l’enseignement de la civilisation et de la culture, notamment l’enseignement des faits et des réalités culturelles, le recours aux productions culturelles francophones autres que littéraires ( cinéma, télévision, théâtre, chansons …) ou bien la question de la culture de référence dans l’enseignement du français langue seconde ou étrangère (culture de l’apprenant ou culture de la langue enseignée ou mixage des deux références culturelles). De même, tout ce qui relèvera des approches interculturelles relèvera de ce symposium.
Enfin, un intérêt particulier sera accordé à la création et à la créativité francophones, même si elles se manifestent en dehors de la sphère de l’enseignement-apprentissage. On acceptera des communications sur des créateurs francophones, monologistes, chanteurs, cinéastes, écrivains, novateurs francophones dans les domaines auxquels s’intéressent enseignants et apprenants mais aussi créateurs de contenu sur les réseaux sociaux. Les jeux de toute sorte, surtout les jeux sur le langage, les nouveaux espaces collaboratifs, la prise en compte de la créativité dans l’enseignement et plus généralement dans les domaines professionnels feront aussi l’objet de communications relevant de ce symposium.

Symposium 4 - L’enseignement et la pratique du français dans des contextes plurilingues et multiculturels
La langue française existe dans des environnements très divers et en contact avec de nombreuses langues qui lui sont proches ou en sont très lointaines, que ce soit dans l’enseignement ou dans tous les autres champs d’activité et de cohabitation. Ce symposium se penchera sur cette réalité de la diversité des contextes d’apprentissage ou de pratique de la langue française. Il s’intéressera à des questions comme le contact des langues et leurs rôles respectifs, qu’il s’agisse de situations harmonieuses ou de situations conflictuelles. Il évoquera l’histoire de ces contacts, leur actualité et leur évolution prévisible et ne négligera pas la charge idéologique ou les choix politiques que manifestent les options prises dans chaque pays ou région de la Francophonie ou du monde par rapport à ce contact des langues et les ajustements ou conflits et crises qu’ils génèrent. C’est dire aussi que les politiques linguistiques relèveront de ce symposium ainsi que ce que Louis-Jean Calvet appelle « le poids des langues » de même que les questions plus techniques de l’emprunt, des interférences, de l’alternance codique. On traitera également de l’impact sociologique des langues et, plus généralement, du vaste champ de la sociolinguistique.
Le symposium ne négligera pas le champ de la traduction à partir du français ou vers le français, le rôle qu’elle a pu jouer dans l’histoire ou l’évolution des langues et des pays, ses caractéristiques scientifiques ou pratiques, son volume, ses méthodes, son enseignement, son impact, partout dans le monde mais surtout dans les pays du monde arabe. Il s’ouvrira à toutes les contributions qui se préoccuperont de questions ponctuelles relatives à la situation du français, à son statut, à ses variétés, à sa normalisation, à sa codification, aux niveaux de langue, aux créoles, etc.

Symposium 5 – Les utilisations spécifiques du français : enseignement des disciplines non linguistiques en français (DNL), enseignement du français sur objectifs spécifiques (FOS) et sur objectifs universitaires (FOU), enseignement du français pour l’intégration professionnelle ou sociale des migrants, alphabétisation en français
Le français est une langue qui ne s’étudie pas uniquement dans les cadres scolaires et universitaires habituels. On peut vouloir l’apprendre pour suivre des études relevant de disciplines non linguistiques ou souhaiter en savoir assez pour exercer des tâches techniques ou autres qui nécessitent la maîtrise d’un certain vocabulaire et de connaissances syntaxiques non étendues ou pour pouvoir s’intégrer dans une société francophone dont on n’est pas originaire ou encore pour se défaire de l’analphabétisme. Ce symposium regroupera les diverses formes que prennent les utilisations spécifiques du français et ces différentes déclinaisons constituent autant de questions qui seront abordées, explicitées et différenciées dans son cadre : FOS, FOU, FOA ou FLA (français sur objectif académique ou français langue académique), DNL, français pour l’intégration linguistique des immigrants dans les pays d’immigration ou pour la préparation linguistique des candidats à l’émigration, français en vue de l’emploi et français atout pour l’emploi. Une attention particulière sera accordée aux questions de méthodologie en rapport avec chacun de ces domaines. Un état des lieux de la recherche et des applications pédagogiques formera le socle de ce symposium et tiendra compte, dans les cas qu’il étudiera, de la situation contextuelle de la langue française. Le français enseigné aux adultes, chercheurs d’emploi ou non, le français enseigné dans les centres de langue et /ou de certification privés, étatiques ou dans les instituts français ou les alliances françaises sont également concernés par ce symposium de même que les questions de certification, de formation des enseignants pour ces diverses spécialités, de méthodologie appropriée, d’’intégration linguistique des immigrés, enfants et adultes. L’enseignement des sciences en français y sera, bien sûr, abordé avec toute la problématique qui le sous-tend : le passage d’une langue véhiculaire à l’autre, les difficultés de compréhension et de rédaction, les remédiations possibles. Les cours de rattrapage, de remise à niveau et les cours particuliers en vue du passage d’examens scolaires, académiques ou professionnels, sont aussi susceptibles d’être traités dans ce cadre.
Pour chaque usage, parmi ces usages spécifiques du français, on tiendra compte de la spécificité du public et son impact sur les objectifs et la méthodologie de l’enseignement-apprentissage, du statut et de la formation des intervenants, des outils existants ou en préparation, de l’évaluation des résultats obtenus dans l’insertion professionnelle ou sociale du public visé. Une attention particulière sera accordée à la formation, initiale ou continue, des enseignants en charge de ces enseignements spécifiques du français : état des lieux des formations, passerelles avec les formations plus traditionnelles, profils souhaités des enseignants, conditions du recyclage, etc. On tentera surtout de mettre en lumière les évolutions de ces différents usages de l’enseignement du français et les perspectives qu’ils permettent d’envisager.